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ACCÈS DES JEUNES À LA VIE ACTIVE EN ENTREPRISE
L’ordre du jour appelle la suite de la discussion de la proposition de loi relative à l’accès des jeunes à la vie active en entreprise.
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AVANT L’ARTICLE PREMIER
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M. André Chassaigne - Je voudrais rappeler à notre collègue Geoffroy ce qu’a été notre expérience de chef d’établissement pendant plus de vingt ans. Nous avons tenté de ramener dans le milieu scolaire des élèves en situation de rupture : nous avons notamment créé des filières d’accueil, qui n’ont pas fonctionné. Vous savez très bien que lorsqu’un jeune est sorti du système scolaire, il n’y reviendra plus !
Votre approche est en décalage avec la réalité du monde du travail. Il y a trente ou cinquante ans, on pouvait concevoir de partir en apprentissage avec un faible socle de connaissances. Aujourd’hui, avec la révolution des techniques et la nécessité de se renouveler pendant sa vie professionnelle, ce n’est plus possible. Votre proposition est indiscutablement passéiste (Exclamations sur les bancs du groupe UMP). Elle ne peut aboutir qu’à l’échec (Applaudissements sur les bancs du groupe des députés communistes et républicains et du groupe socialiste).
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M. André Chassaigne - Notre amendement 24 rectifié est identique. Le contrat de responsabilité parentale fait partie des nombreuses dispositions inacceptables de la loi pour l’égalité des chances que le débat sur le CPE a occultées. Le problème des jeunes laissés à l’abandon par des familles dépassées est partout constaté et leurs difficultés sociales, scolaires et comportementales sont bien connues. Pour le traiter, vous faites de grands moulinets tendant à mettre au ban les parents concernés, au motif qu’ils n’auraient pas fait leur devoir. Est-ce aussi simple ? La solution est-elle d’ajouter du malheur au malheur et d’aider les gens à s’enfoncer un peu plus alors que nos établissements scolaires manquent des travailleurs sociaux, voire, dans bien des cas, des éducateurs spécialisés dont ils auraient besoin pour faire face ? Vous ne proposez que de sanctionner là où il faudrait accompagner, responsabiliser et mobiliser les bonnes volontés. (Applaudissements sur les bancs du groupe des députés communistes et républicains)
Mme Marylise Lebranchu - Très bien !
M. le Rapporteur - Défavorable.
M. le Ministre délégué - Même avis. Ces amendements sont hors sujet.
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Les amendements 3, 17 et 24 rectifié, mis aux voix, ne sont pas adoptés.
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