03-03-2005

Aménagement du territoire et décentralisation.

Aménagement du territoire et décentralisation.

Les problématiques de l’aménagement du territoire sont de plus en sensibles aujourd’hui : le déménagement de nos territoires de ses forces vives et de ses services publics, entamé il y a déjà de nombreuses années, s’est fortement accéléré depuis deux ans. De nombreux bureaux de Poste et perceptions ferment leurs portes. La forte et rapide mobilisation des élus de l’arrondissement, à mon initiative, devrait permettre le maintien de l’intégralité des services de la DDE sur Ambert. De nombreuses écoles et collèges sont aussi dans la ligne de mire de ceux qui nous gouvernent.

Dans les discours du gouvernement, même la notion d’aménagement du territoire est en train de changer. Auparavant, il s’agissait de donner à chacun un même accès aux services publics, quels que soit son lieu d’habitation et sa position sociale. Il s’agissait aussi d’encourager la création d’industries, de commerces, partout en France. Les spécialistes résumaient cette politique par la vieille maxime : « aide-toi et le ciel t’aidera ». Aujourd’hui, notamment avec les lois de décentralisation, le gouvernement parle de mettre les territoires en concurrence les uns des autres afin de les pousser à se développer par eux-mêmes. On pourrait la résumer par une autre maxime, nettement moins sympathique : « aide-toi et le ciel t’abandonnera ».

Cette politique n’est cependant pas inéluctable. Elle est inspirée par une idéologie, le libéralisme, et par des textes juridiques, incorporés notamment dans le projet de Constitution européenne. C’est-à-dire qu’elle ne tombe pas du ciel. Les délocalisations industrielles, les fermetures de bureaux de Poste ou d’hôpitaux sont les conséquences de décisions politiques, pas toujours assumés il est vrai. C’est-à-dire qu’il est toujours possible de revenir sur de tels choix ; les Français ont toujours la possibilité d’exprimer leur opposition à cette logique qui assassine, à petit feu, nos territoires. Je pense par exemple qu’en votant NON au référendum sur la constitution européenne, ils pourront donner un coup d’arrêt aux politiques menées en France depuis maintenant trop longtemps, justifiée par une conception de l’Europe fondée sur la marchandisation de toute la vie.

André Chassaigne.

Pour en savoir plus : André CHASSAIGNE

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