Dans le cadre de la politique de santé publique, le Sénat avait adopté le 15 janvier 2004 un amendement visant à supprimer les dispositions nouvelles en faveur des bouilleurs de cru, votées par l’Assemblée Nationale dans le loi des finances pour 2003 : selon ces dispositions, les bouilleurs de cru non titulaires de l’allocation en franchise bénéficiaient désormais d’un droit réduit de 50 % dans la limite d’une production de 10 litres d’alcool pur par campagne, non commercialisables.
S’opposant au vote du Sénat, André CHASSAIGNE a fait valoir que le privilège des bouilleurs de cru est un droit ancien et un élément non négligeable de la culture rurale en France. Il a souligné que supprimer le privilège des bouilleurs de cru au nom de la lutte contre l’alcoolisme était pour le moins excessif.
« Pourquoi s’acharner contre les bouilleurs de cru, dont la production représente 0,14 % de la consommation d’alcool en France, et n’a aucune préoccupation mercantile, tout en laissant en même temps les grands groupes de distillation vendre librement leurs productions ?
D’autant que les détenteurs de ces privilèges sont peu nombreux et que 15 % d’entre eux à peine utilisent leurs droits.
Dans le Puy-de-Dôme, 1 646 bouilleurs de cru seulement l’ont fait durant la campagne 2001-2002. En Auvergne, on ne compte plus que 36 distillateurs dont l’activité de bouilleur ambulant constitue un complément de ressources ».
Jeudi 8 avril, l’Assemblée Nationale a finalement supprimé l’article voté par le Sénat, revenant ainsi au dispositif antérieur avec ses mesures en faveur des bouilleurs de cru.