M. André Chassaigne interroge Mme la ministre des solidarités et de la santé sur les conséquences de l’option d’une deuxième journée de solidarité dans le cadre d’une participation au financement de la dépendance.
Si le financement de la dépendance est insuffisamment pris en compte par l’État, la proposition avancée de rajouter une seconde journée de solidarité apparaît profondément injuste. En effet, les salariés et agents participent déjà au financement de la dépendance par l’intermédiaire de la première journée de solidarité, instaurée par la loi du 30 juin 2004 relative à la solidarité pour l’autonomie des personnes âgées et des personnes handicapées.
De plus, les coûts de l’hébergement des aînés sont souvent supportés en partie par les enfants. Cette génération dite « sandwich » est ainsi mise doublement à contribution : une fois pour leurs enfants avec le financement des études et des aides à l’accès à la vie active et une seconde fois pour le financement de l’hébergement de leurs aînés.
De plus, le coût de cet hébergement est trop souvent source d’aliénation du patrimoine familial. Aussi, instaurer un jour de solidarité supplémentaire constituerait une nouvelle injustice.
Renforcer les moyens dans les établissements d’hébergement de personnes âgées et dépendantes est certes indispensable afin que les conditions d’existence restent dignes. Cependant, les foyers les plus modestes ne pourront pas être indéfiniment mis à contribution.
Aussi, d’autres pistes doivent être recherchées. Supprimer les exonérations fiscales au profit des foyers les plus aisés et mettre à contribution le capital et les dividendes pour financer la protection sociale sont notamment des pistes à étudier pour une meilleure prise en charge de la dépendance.
Il lui demande de rechercher des pistes de financement de la dépendance autres que celle visant à instaurer une seconde journée de solidarité.
Voir la question + la réponse (si parue) sur le site de l’Assemblée nationale.