Lettre d’André Chassaigne à Monsieur Francis MER, Ministre de l’économie, des Finances et de l’industrie

18-03-2003

Contrefaçon en coutellerie

Objet : parasitisme et concurrence déloyale

Monsieur Le Ministre,

Je souhaite attirer votre attention sur le caractère pernicieux de la nouvelle publication, bimensuelle, des éditions Hachette, intitulée « Couteaux de France, traditions et métiers », dont le premier numéro est disponible depuis le 27 février, date de diffusion de la première publicité télévisée. Sous le slogan « Collectionnez les plus beaux couteaux de tradition ! » le lecteur achète ainsi un magazine et un couteau.

Cette revue, de belle qualité, invite le lecteur à « retrouver le formidable héritage laissé par ces objets nobles, témoins d’un savoir-faire ancestral ». Ainsi, l’éditeur propose au lecteur de « partir à la découverte de cet outil ancestral et noble grâce à une collection unique élaborée par les meilleurs spécialistes de la coutellerie ». Le magazine présente un certain nombre de portraits de couteliers de renommée, particulièrement dans le monde des collectionneurs et amateurs, qui est peut-être d’ailleurs le public visé par la maison d’édition.

Si les motivations sont pertinentes et la revue effectivement de belle qualité, je suis très choqué de découvrir : « prototype du couteau élaboré à Thiers / Fabriqué en Chine ».

La publicité invitant le lecteur à se procurer le second numéro titre « votre couteau façon laguiole XIX° siècle  » me scandalise. Ainsi, ce sont dix-huit modèles de couteaux qui peuvent être collectionnés, et autant de matrices qui seront fabriquées en Chine, contribuant, si c’était la peine, à augmenter la quantité des couteaux fermants d’importation vendus à bas prix.

Dans ces conditions, Hachette porte manifestement atteinte à l’image de marque des couteaux de nos régions françaises qu’elle vulgarise et déprécie. Il va sans dire que la revue est en ce moment au cœur des débats des couteliers de la région Thiernoise.

Je vous remercie de me faire part de vos observations sur les actions qui sont susceptibles d’être menées pour lutter contre ces pratiques.

En espérant que vous porterez le plus grand intérêt à cette demande, je vous prie de croire, Monsieur le Ministre, en l’expression de ma plus haute considération.

André CHASSAIGNE

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