Monsieur Gérard SUGIER
Secrétaire Général
CFDT Coutellerie et métallurgie thiernoise
19, rue des Docteurs Dumas
63300 THIERS
Monsieur le Secrétaire Général,
J’ai bien reçu votre correspondance du 14 septembre, par laquelle vous sollicitez mon intervention pour la création d’un label « THIERS » comme « marquage d’origine » pour les couteaux fabriqués à Thiers.
Comme vous le savez, ce projet est inclus dans les actions qui doivent être mis en place, dès cet automne, dans le cadre du contrat territorial pour Thiers, sous le pilotage du Sous-Préfet de Thiers (cf fiche jointe).
Cependant, il faut savoir que l’idée de la création d’une marque ou d’un label pouvant permettre d’identifier les fabrications locales, par opposition aux importations, a déjà fait l’objet de réunions et de financements, dans le cadre du Système Productif Local, sans pour autant aboutir. Je me propose d’interroger les chambres consulaires, pour obtenir plus d’informations sur ce dossier.
De mon côté, au fil des rencontres avec les couteliers, et avec les salariés de la coutellerie, j’ai proposé l’obligation d’un marquage, mais européen. Celui-ci pourrait permettre l’identification du pays de production.
Je vous adresse, ci-joint, deux questions écrites que j’ai posées au Ministre de l’économie, des finances et de l’industrie, concernant cette possibilité de marquage, et la proposition de créer un conservatoire des marques.
Je souhaite amplifier la concertation sur ces propositions, d’une part avec les entreprises de la filière coutellerie, lors d’une rencontre spécifique, et, d’autre part, avec les salariés et licenciés, à l’occasion de l’échange prévu le vendredi 29 octobre prochain, à 18 h 30, à Courpière, auquel vous êtes convié.
Je suis persuadé que toute proposition doit être accompagnée d’une concertation la plus large possible, en prenant bien sûr en compte l’intérêt des salariés.
Bien entendu, si la mise en place d’un tel label est aujourd’hui nécessaire pour protéger la coutellerie thiernoise, il serait utopique de croire qu’un quelconque label pourrait, à lui seul, relancer ce secteur économique.
Ma responsabilité, c’est aussi de dénoncer les contraintes que notre système économique actuel fait peser sur les industries de main d’œuvre. La domination des grands groupes financiers comme des grandes enseignes de la distribution sur l’industrie atteint aujourd’hui des sommets qu’il est vital de combattre : tous les couteliers thiernois indépendants font valoir les difficultés qu’ils éprouvent à trouver des fournisseurs et des distributeurs de leurs produits et à éviter une mise sous tutelle de ces grands groupes financiers. Le fond du problème réside clairement dans la nature d’un système économique, basée sur l’accumulation sauvage des capitaux et la concentration du pouvoir économique entre quelques personnes.
C’est bien pourquoi mon action, comme la vôtre j’en suis persuadé, se doit de combiner des initiatives, sur le terrain, permettant de dégager des solutions partielles pour la coutellerie thiernoise, avec des initiatives de plus grande envergure visant à déstabiliser un système économique aussi injuste que destructeur.
Je vous prie de croire, Monsieur le Secrétaire Général, en l’expression de mes sentiments les meilleurs.