Lors de la seconde lecture du débat sur la loi d’orientation pour l’énergie, un vif débat a opposé les partisans de l’éolien à leurs détracteurs. Un amendement du rapporteur du texte, le député UMP Poignant, finalement adopté par la majorité UMP de l’Assemblée, a simplement enterré le développement de l’éolien en France.
Ayant été interpellé à de nombreuses reprises, je voulais exprimer ma position sur ce problème.
Dans un environnement économique marqué par la libéralisation du secteur et la privatisation d’EDF, le développement d’énergies nouvelles, comme l’éolien, risque d’être anarchique, incontrôlé et dominé par des préoccupations avant tout commerciales. Dans ce cadre, cet amendement, qui sacrifie l’éolien, peut apparaître logique : personne ici ne veut voir des éoliennes construites n’importe où, par des élus en mal de taxe professionnelle ou des propriétaires fonciers en quête de revenu, sur nos plus beaux paysages !
Sur ce sujet, un pôle public de l’énergie serait mieux à même d’organiser, dans nos régions, en fonction des réalités locales, en dialogue avec les élus et les citoyens, un développement maîtrisé d’énergies renouvelables, incluant éventuellement par la construction d’éoliennes. Mais évidemment, l’idée que je soutiens de schémas régionaux d’aménagement anticipant et encadrant la construction d’éoliennes est en contradiction totale avec le choix fait par le gouvernement et l’Europe de la régulation du secteur de l’énergie par le seul marché.
Cette position a été celle de mon groupe parlementaire lors des débats à la Chambre. Mon collègue Daniel Paul a notamment déclaré « Je rejoins notre collègue Gaubert sur l’idée de schémas régionaux. La Bretagne n’est ni la région Rhône-Alpes, ni la région normande. Il faut donc charger le préfet d’élaborer un schéma régional des énergies renouvelables, dont l’énergie éolienne. Certaines régions pourront alors envisager les parcs ou les fermes d’éoliennes que le bon sens interdit d’installer dans d’autres.
J’en appelle aussi à la création d’une vraie filière industrielle, d’une filière éolienne française.
Le service public ou l’opérateur public doit avoir la maîtrise de ce développement - sinon, c’est la gabegie - et tout cela doit se faire dans le cadre d’un service public de l’énergie. Mais je crains qu’avec votre projet, nous ne soyons loin du compte… »