André CHASSAIGNE interroge le Ministre des transports, de l’équipement, du tourisme et de la mer sur les examens du permis de conduire, l’effectif des inspecteurs et les modalités d’attribution des places d’examen.
L’Union nationale intersyndicale des enseignants de la conduite (UNIDEC) considère en effet que l’effectif des inspecteurs du permis de conduire demeure insuffisant, en dépit de la création de 400 postes depuis 2002. Car ces créations devaient d’abord compenser l’augmentation de la durée des épreuves pratiques de l’examen. La conséquence de ce manque d’effectif est un rallongement du délai d’attente pour l’élève se présentant la première fois à l’examen.
Par ailleurs, étant donné une moyenne de réussite au premier examen de 50 % environ, les syndicats dénoncent aussi un système pervers d’attribution par l’administration des places d’examen à chaque école de conduite, qui se base sur le nombre de réussite au premier passage, lors des 12 derniers mois écoulés.
En conséquence, le nombre de places d’examen affecté à l’école s’avère d’autant plus insuffisant que le nombre d’élèves ayant échoué est élevé et qu’il nécessite pourtant un nouvel examen. En outre, les écoles sont incitées à présenter d’abord les nouveaux candidats, afin de ne pas pénaliser les futures attributions. De plus, devant les délais qui s’allongent, les syndicats considèrent que les services de l’Etat interrogés par les candidats devant repasser l’examen, rejètent injustement la responsabilité sur les écoles de conduite.
Pour remédier à cette situation d’allongement des délais, surtout entre deux passages, les syndicats demandent, outre l’accroissement du nombre d’examinateurs, un changement des modalités d’attribution des places.
Ils proposent qu’elles soient attribuées en fonction du nombre de dossiers enregistrés en Préfecture, en tenant compte, pour l’épreuve pratique, du taux de réussite à l’épreuve théorique. Ainsi, un élève ayant échoué une première fois devrait pouvoir obtenir automatiquement, sans discrimination, une nouvelle place d’examen.
André CHASSAIGNE demande à Monsieur le Ministre des transports sa position sur les propositions exprimées et les mesures qui pourraient être prises pour raccourcir les délais de passage à l’examen du permis de conduire.
Réponse du Ministre :
La nouvelle méthode nationale d’attribution des places d’examen du permis de conduire a été définie par les représentants des professionnels de l’enseignement de la conduite et la direction de la sécurité et de la circulation routières afin de remédier à un certain nombre de dysfonctionnements, observés dans le cadre de la méthode dite « de la première demande » en vigueur depuis 1984, et d’établir un lien étroit entre qualité de formation, attribution et gestion de places.
Les écoles de conduite concernées par la mise en place de cette méthode, dans 33 départements, sont généralement satisfaites des nouvelles modalités de calcul retenues. En effet, le nouveau système d’attribution des places d’examen a pour résultat une meilleure régularité du nombre de places mensuel attribué, facilitant l’organisation des formations pédagogiques et le travail des enseignants.
Cette nouvelle méthode nationale d’attribution des places d’examen du permis de conduire a fait l’objet d’une lettre-circulaire, du 13 janvier 2006, publiée au Bulletin officiel n° 3 du 25 février 2006 du ministère des transports, de l’équipement, du tourisme et de la mer et va se généraliser progressivement à l’ensemble du territoire au cours de l’année 2007.
Les frais de formation, qui sont à la charge des candidats, sont directement perçus par les établissements d’enseignement de la conduite. C’est pourquoi il importe, lors de l’inscription dans une école de conduite, de se renseigner précisément sur les prestations offertes et leurs coûts.
Quoi qu’il en soit, l’administration se doit de veiller à ce que les écoles de conduite dispensent une formation de qualité, à même de faire progresser le taux de réussite, en adéquation avec le nombre de places d’examen mis à disposition. De ce fait, la nouvelle méthode d’attribution des places d’examen repose sur des critères plus objectifs que ceux jusqu’alors utilisés. Elle tient compte du nombre de candidats reçus à l’épreuve théorique générale et du nombre de candidats examinés en première présentation à l’examen pratique. Ces critères sont plus objectifs que ceux de la méthode précédente, se basant sur le nombre d’inscriptions de candidats pour l’épreuve théorique et pour les épreuves pratiques.
C’est pourquoi, afin de répondre aux exigences de sécurité routière, il est primordial que les établissements d’enseignement à la conduite veillent à présenter aux épreuves théoriques et pratiques de l’examen du permis de conduire, des candidats bien préparés et aptes à réussir dès la première présentation. Ainsi, les pouvoirs publics, soucieux de ne pas exclure les populations en difficulté de l’accès au permis de conduire, outil de mobilité et donc d’insertion sociale, sont déterminés à œuvrer pour la sécurité routière, notamment au moyen d’une formation des usagers de la plus grande qualité possible, au profit de tous, y compris des plus démunis.
Il y a lieu de souligner également, qu’au total depuis 2000, l’effectif du corps des inspecteurs du permis de conduire et de la sécurité routière a crû de 53 %, soit une évolution sans aucun équivalent dans les autres corps de la fonction publique d’État. Cette augmentation a permis de réduire les délais de présentation aux examens du permis de conduire et d’augmenter la production de places d’examen.
De plus, il a été décidé de poursuivre l’effort réalisé en recrutant, en 2007, 55 inspecteurs du permis de conduire et de la circulation routière, par la création de 15 postes supplémentaires et le renouvellement de tous les postes vacants.
Enfin, les cellules de l’éducation routière des directions départementales de l’équipement sont à l’écoute des écoles de conduite. De ce fait, les établissements d’enseignement de la conduite rencontrant des difficultés peuvent toujours bénéficier d’une assistance ponctuelle, engageant chacun des partenaires pour une amélioration finale du fonctionnement du système formation/exame