07-01-2022

Gestion de la crise sanitaire - Interventions sur le projet de loi

Séance du mercredi 05 janvier 2022

Outils de gestion de la crise sanitaire

Mme la présidente. L’ordre du jour appelle la suite de la discussion du projet de loi renforçant les outils de gestion de la crise sanitaire et modifiant le code de la santé publique (nos 4857, 4858).

[…]

La parole est à M. André Chassaigne.

M. André Chassaigne. Chers collègues, je voudrais rappeler les raisons pour lesquelles, hier, notre groupe, suivi par d’autres, en est venu à demander que soit auditionné le Premier ministre.

M. Jean Terlier. L’auditionner ?

M. André Chassaigne. Lui poser des questions, en obtenir des réponses. En effet, pour que l’examen du projet de loi puisse continuer, nous devons connaître les objectifs du Gouvernement. (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR, sur plusieurs bancs du groupe FI et sur quelques bancs du groupe SOC.) C’est une condition indispensable. L’objectif est-il d’apporter des réponses à la crise sanitaire ? (« Oui ! » sur plusieurs bancs du groupe LaREM.) Les mesures que vous proposez, et dont nous discutons dans le cadre d’un échange démocratique, sont-elles à même d’améliorer la situation ? (Mêmes mouvements.) Nous ne le pensons pas, contrairement à vous, mais nous sommes d’accord pour en discuter. Cependant, comme l’a montré hier l’interview du Président de la République, l’objectif n’est-il pas plutôt de cliver le pays (« Eh oui ! » sur plusieurs bancs du groupe LR) et de mettre au ban de la société une partie de la population ? (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR et sur plusieurs bancs des groupes UDI-I et FI.) L’objectif est-il de déchoir de leur citoyenneté les 65 % d’habitants de la Guadeloupe et de la Martinique qui ne sont pas vaccinés, comme cela ressort de l’interview ? (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe GDR. – Protestations sur les bancs du groupe LaREM.)

M. Jean-Paul Lecoq. C’est leur liberté !

M. André Chassaigne. Ceux qui, pour des raisons multiples, ont fait des choix différents que nous ne partageons pas forcément sont-ils désormais des sous-citoyens ? (Applaudissements sur les bancs du groupe FI. – Protestations sur quelques bancs du groupe LaREM.) Faut-il les emmerder en les empêchant d’aller boire un canon, d’aller au bistrot, au restaurant, au cinéma, d’avoir des loisirs ? Nous ne le pensons pas. Pour poursuivre le débat de façon apaisée, il ne faut pas tomber dans le piège de la provocation tendu par le Président de la République et dont chacun a conscience. Nous ne sommes pas des perdreaux de l’année, s’il en existe encore ! (Sourires sur les bancs du groupe LR.) Mais nous pensons que le Premier ministre doit nous donner des explications et répondre à nos questions. C’est à cette condition, dans le respect de la séparation des pouvoirs entre l’exécutif et le législatif, que nous pourrons travailler sereinement. (Applaudissements sur les bancs des groupes GDR et FI. – Mme Sylvie Tolmont et Mme Martine Wonner applaudissent également.)

[…]

Mme la présidente. La parole est à M. André Chassaigne.

M. André Chassaigne. Lorsque des décisions que je qualifierai de liberticides sont prises à l’occasion de situations prétendument exceptionnelles, elles entrent la plupart du temps par la suite dans le droit commun. On nous sort des textes de loi qui les gravent ensuite dans le marbre ! C’est la réalité ! On pourrait citer de très nombreux exemples, durant les législatures précédentes comme dans celle-ci. Ainsi, les exceptions que l’on peut admettre aujourd’hui en raison de la situation exceptionnelle seront demain, vous verrez, dans le droit commun ! Ce sera un retour en arrière et une remise en cause des libertés ! (Applaudissements sur quelques bancs des groupes FI et LR. – MM. Guillaume Chiche, Jean Lassalle et Thierry Benoit et Mme Martine Wonner applaudissent également.)


Voir toutes les interventions d’André Chassaigne sur la gestion de la crise sanitaire ici.

Pour en savoir plus : André Chassaigne - AC

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