25-07-2005

Lettre ouverte sur le service public de La Poste.

Madame la Directrice,

J’ai pris acte de vos différentes décisions concernant la réorganisation du service public de La Poste sur les arrondissements d’Ambert et de Thiers.
Votre action est effectivement conduite dans le cadre du protocole relatif à la concertation signé le 17 janvier 2005 entre la Direction de La Poste du Réseau grand public du Puy-de-Dôme, le Conseil général, l’Association des Maires et la Préfecture.
Mais nous ne pouvons que constater aujourd’hui combien le déroulement de cette concertation a eu des effets désastreux sur les différents bassins retenus comme territoires de discussion.

En réalité, les élus ont été simplement informés de contraintes d’organisation présentées comme le résultat des directives européennes et de leur application par les gouvernements français, celles-ci entraînant selon La Poste, et sans discussion possible, le déclassement ou la suppression de nombreux bureaux.
La concertation s’est limitée alors pour les participants à prendre acte des suppressions et à s’engager à mettre en œuvre les solutions de remplacement : agence postale ou point-poste chez un commerçant.

En ce qui concerne les bureaux restants, les élus sont sollicités pour choisir quel bureau de poste de plein exercice sera maintenu sur le bassin de vie : les communes sont ainsi mises en concurrence par bureaux de poste interposés et les élus s’affrontent pour maintenir le service le plus complet possible sur leur propre commune. Cette pratique perverse n’est pas acceptable.

Aussi, les élus sont-ils de plus en plus nombreux à rejeter une négociation qui n’en est pas une et ils refusent cette restructuration du service postal qui accélérera la désertification des territoires ruraux.
Pour ma part, j’ai pris la décision de ne plus participer à quelque rencontre que ce soit et j’appelle les élus, avec le soutien de leur population, à refuser de s’inscrire dans ce qu’il faut bien appeler la spirale d’un déclin organisé dont on veut leur faire endosser la responsabilité.
J’ai aussi pris l’initiative d’aller auprès des habitants dans les communes les plus concernées par la restructuration du service postal à l’occasion d’une série de réunions que j’animerai durant tout le mois de juillet.
Ces initiatives s’inscrivent bien évidemment dans le prolongement d’un non au référendum, émis par plus de 64 % des électrices et électeurs de ma circonscription : ils ont ainsi rejeté les orientations européennes qui sont parmi les causes directes des coups portés aux services publics.
De plus, il nous faut amplifier le premier succès obtenu après les manifestations de Guéret, avec la suspension jusqu’au 1er janvier 2006 de toutes les mesures de restructuration des services publics en zone rurale.

Je vous prie de croire, Madame la Directrice, en l’expression de mes salutations distinguées.

André CHASSAIGNE

PNG - 80.8 ko
Samedi 21 mai 2005 : devant la sous-préfecture d’Ambert, au côté d’agents des services publics, mobilisés contre le désengagement budgétaire de l’Etat en milieu rural et la suppression, année après année, des services publics de proximité.

Pour en savoir plus : suivi / Corinne Ould’Ameur

Imprimer