M. André Chassaigne attire l’attention de Mme la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes sur la lutte contre la mortalité liée au cancer de la prostate.
Le cancer de la prostate est, chez l’homme, le premier cancer en termes d’incidence et le troisième en termes de mortalité, avec près de 53 000 nouveaux cas par an et 9 000 décès. Il est dépisté par un test de dosage dans le sang de l’antigène spécifique de prostate (PSA) et par un toucher rectal. Toutefois, en dépit de la fréquence de ce cancer, des études internationales ne s’accordent pas pour préconiser un dépistage systématique, et la Haute autorité de santé (HAS) ne l’a pas recommandé.
Cette position est basée notamment sur un niveau important de surdiagnostic de cancers latents, qui n’affectent pas la personne de son vivant. Ces surdiagnostics seraient responsables d’angoisses et d’examens et traitements inutiles, qui exposeraient aussi le patient à des effets secondaires, sans modifier son espérance de vie. Elle est basée aussi sur la spécificité de ce cancer dont l’apparition et l’évolution semblent très difficiles à évaluer et à anticiper d’un patient à l’autre, les facteurs de risques étant insuffisamment connus.
Pour autant, certaines associations de victimes du cancer de la prostate évoquent de graves négligences de la part de médecins n’informant pas suffisamment le patient ayant un facteur de risque accru, ou ne pratiquant pas chez lui le dépistage, pourtant simple à effectuer. Elles souhaiteraient une meilleure information des patients, la mise en place d’un dépistage plus organisé, par des outils moins coûteux, et une limitation des prostatectomies, particulièrement handicapantes pour les malades, et dont l’efficacité est controversée.
Il lui demande son avis sur les préconisations exprimées par les associations de malades du cancer de la prostate et un état des lieux des connaissances et de la lutte contre cette maladie.