22-11-2004

Notions d’anciens combattants et de victimes de guerre

Ma question, Monsieur le Ministre, concerne les enjeux de la mémoire, et notamment la disparition, latente, des notions d’anciens combattants et de victimes de guerre.
Ainsi, la création d’un observatoire de la santé des vétérans n’est-elle pas le prolongement de la démarche ayant déjà fait disparaître de l’intitulé du ministère la notion de victimes de guerre ?

En privilégiant une nouvelle appellation, celle de vétéran, votre objectif n’est-il pas de remplacer la notion d’Ancien combattant ? En effet, ce changement de mot s’inscrit totalement dans la politique gouvernementale pour qui le droit à réparation est éteint, et pour qui le ministère des anciens combattants doit être adossé au ministère de la défense.
Il ne s’agit pas ici d’une simple querelle de mots. Cette évolution sémantique traduit plutôt la volonté du gouvernement d’effacer de notre mémoire nationale les luttes du peuple français et de ses soldats citoyens.
Cette remise en cause est aussi celle de la banalisation de la guerre d’Algérie, qui se traduit par l’absence de reconnaissance officielle du 19 mars, date officielle du cessez-le feu.
En s’employant à rayer cette notion de soldat-citoyen née de la Révolution Française, en renforçant la professionnalisation de l’armée, qui se traduit par l’utilisation de ce terme de vétérans, c’est tout le droit à réparation qui est ainsi attaqué ; c’est l’abandon du lien symbolique entre les anciens combattants et la Nation qui est consacré, c’est la négation de la reconnaissance de la dette de la Nation à l’égard de ses anciens combattants.
En faisant disparaître la notion d’anciens combattants et de victimes de guerre, votre objectif n’est-il pas d’imposer une politique sociale d’assistanat remplaçant le droit à réparation, avec l’intégration à terme de votre ministère dans le ministère de la défense ?
Monsieur le Ministre, cette évolution est de plus en plus sensible dans la politique de votre gouvernement à l’égard des anciens combattants. C’est tout l’héritage de Valmy que vous enterrez.
Aussi, ma question est simple : comment justifiez-vous votre politique qui, petit à petit, cherche à faire disparaître la notion d’anciens combattants et donc l’idée même de droit à réparation à leur égard ?

REPONSE du Ministre :
M. le Ministre délégué - Je tiens à vous assurer que je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour que la notion d’ancien combattant conserve toute sa force, car je suis parfaitement d’accord avec vous. Les cérémonies organisées à l’occasion de la commémoration du 60e anniversaire du Débarquement et de la Libération ont rencontré un succès qui dit l’attachement de nos concitoyens à l’action de leurs soldats.

Certes, le terme de « vétéran » est apparu lors de la création de l’observatoire de santé, mais cet observatoire ne vise pas uniquement les anciens combattants, terme auquel nous demeurons tous attachés et, pour ce qui me concerne, très attaché.

Pour en savoir plus : Site de l’Assemblée

Imprimer