M. André Chassaigne interroge Mme la ministre des solidarités et de la santé sur les conséquences de la pénurie de certains médicaments.
Plusieurs médecins et professionnels de santé ont cosigné une tribune alertant sur la pénurie de médicaments qui risque de fortement entraver les soins dans les hôpitaux. Ils ont recensé pas moins de 868 signalements de tensions ou de ruptures d’approvisionnement.
De plus, ils dénoncent une forte dégradation de la situation, arguant un accroissement de vingt fois des situations de tensions ou de ruptures d’approvisionnement en dix ans. Cette situation n’est pas sans risque pour les patients car elle touche également des médicaments de première nécessité.
Ils pointent du doigt la responsabilité de l’industrie pharmaceutique, qui, dans sa recherche effrénée de gains de productivité et de sous-traitance dans des pays à bas coût de main d’œuvre, ne s’inquiète, ni des délais d’acheminement des principes actifs ou des médicaments prêts à la consommation, ni des conséquences engendrées par ces pénuries.
Ainsi, un patient traité pour un cancer de la prostate a été contraint de stopper son traitement, faute de disponibilité de médicament anti-cancéreux. Il en est de même pour certaines personnes atteintes de troubles neurologiques. La marchandisation de la santé montre ainsi ses limites entraînant une préférence de vente dans des pays où le prix de vente des remèdes est supérieur. Il n’est pas rare que des remèdes en rupture de stock en France soient disponibles dans d’autres pays. Il est ainsi démontré que cette situation est la résultante de choix faits par l’industrie pharmaceutique. Cette situation se cumule aux déserts médicaux et situations plus que tendues au sein des hôpitaux et maisons de retraite.
Il lui demande quelles actions concrètes seront engagées afin de contraindre les industries pharmaceutiques à assurer la disponibilité des médicaments sur le territoire français.
Voir la question et la réponse de la Ministre (si parue) sur le site de l’Assemblée nationale.
Question N° 23739 Question publiée au JO le : 15/10/2019 page : 8642