Je pense tout d’abord qu’au regard de l’importance de l’énergie dans nos sociétés il est capital que la production énergétique et la distribution de cette énergie soient contrôlées par le public. A cet égard il me paraît vraiment important de s’opposer aux projets de privatisation d’EDF pour qu’il soit possible de renforcer le contrôle par les citoyens du service public de l’énergie. La soumission de ce secteur aux critères de rentabilité ne pourrait qu’avoir des conséquences très préoccupantes en matière de sécurité.
Par rapport au nucléaire proprement dit, je ne suis pas favorable à une sortie immédiate du nucléaire. Au regard des possibilités existantes de maîtrise et d’économie d’énergie et de la maîtrise technique insuffisante des énergies renouvelables (éolienne, solaire…) le nucléaire a encore sa place dans la production énergétique. Une sortie immédiate du nucléaire nous obligerait soit à importer notre électricité (comme devra le faire l’Allemagne) soit à relancer la production d’électricité à partir des ressources fossiles (gaz notamment), ce qui augmenterait le rejet de dioxyde de carbone dans l’atmosphère.
En revanche je ne considère pas que la situation actuelle soit satisfaisante dans ce domaine. Je considère qu’il est nécessaire de soutenir la recherche scientifique dans le domaine de l’énergie beaucoup plus qu’aujourd’hui. A cet égard EDF devrait investir davantage dans le recherche et moins dans le rachat d’entreprises étrangères. La perspective de la privatisation de ce service public risque de renforcer les tendances actuelles à privilégier les investissements financiers au détriment des investissements dans la recherche.
Cette recherche publique, dans le domaine du nucléaire, doit viser à trouver une solution au problème des déchets nucléaires. Mais elle doit surtout s’orienter vers le développement d’énergies renouvelables, peu coûteuses et adaptées aux besoins de chaque région. Enfin, les efforts dans la maîtrise de l’énergie devraient être relancés.
De toute façon la nécessité de lutter contre la pollution atmosphérique, les besoins en pétrole et gaz naturel des pays pauvres pour assurer leur développement et la nécessité de sauvegarder une relative indépendance énergétique doivent nous amener à rejeter toute hypothèse de relance de production d’électricité à partir d’énergies fossiles. Cette même exigence de lutte contre la pollution atmosphérique doit nous contraindre à redéfinir nos politiques de transport.