Séance du mardi 25 mars 2008 - 15 heures
QUESTIONS AU GOUVERNEMENT
L’ordre du jour appelle les questions au Gouvernement.
CRISE FINANCIÈRE
André Chassaigne - Monsieur le président, Mesdames et messieurs les ministres, chers collègues,
Ma question s’adresse au Premier Ministre.
Comme vous, Monsieur le Premier Ministre, et la plupart d’entre nous, j’ai parcouru beaucoup de pays ces dernières semaines. Mais, contrairement à vous, je n’ai croisé aucun électeur qui m’ait dit, « Monsieur le député, je voterai communiste, je voterai à gauche, pour que Monsieur Fillon marque sa politique encore plus à droite ».
Mais vous, vous êtes très fort, Monsieur le Premier Ministre : cette espère rare d’électeurs, vous assurez quant à vous l’avoir souvent croisée. Et ce serait en son nom que vous avez décidé de nous imposer un nouveau train de contre-réformes !
Eh bien je vais vous dire ce que les hommes et femmes que nous avons croisés nous ont dit, ce qu’ils n’ont cessé de nous répéter et que vous ne voulez pas entendre !
Ils nous ont parlé des franchises médicales et du fait qu’ils devaient se priver de soins !
Ils nous ont parlé de leurs salaires qui ne leur permettaient plus de nourrir leurs enfants, de payer les factures de chauffage… de vivre tout simplement.
Ils nous ont parlé de leurs insomnies à penser au petit dernier qui ne vivote que d’intérim et de CDD sans avenir !
Et ils nous ont dit combien ils ne supportaient plus de n’être jamais écoutés.
Aussi, Monsieur le Premier ministre, allez-vous enfin comprendre que l’on ne dirige pas un pays en sacrifiant les intérêts de l’immense majorité pour le bon plaisir d’une opulente minorité ?
Allez-vous enfin comprendre que notre pays ne pourra pas continuer longtemps sur la voie que vous lui imposez ?
Comme les députés communistes et républicains vous le demandent, il faut en finir avec les dérèglements effrayants et permanents de ce capitalisme financier dont vous êtes un insatiable défenseur ! Nous le disons et redisons : on ne sortira pas de la crise boursière et économique actuelle sans s’attaquer à ces marchés et ces multinationales qui s’accaparent toutes les richesses créées par le travail de nos compatriotes !
Aussi, Monsieur le Premier ministre, ma question est double.
Allez-vous accepter notre proposition d’organiser un débat sur la crise financière internationale, sur ses conséquences pour la France et l’Europe et sur les mesures à prendre pour bloquer cette dérive aux conséquences si terribles pour notre pays ?
Après la sanction de ces élections, allez-vous enfin entendre les Françaises et les Français et changer enfin de cap ?
(Applaudissements sur les bancs du groupe GDR et du groupe SRC).
Madame Christine Lagarde, ministre de l’économie, de l’industrie et de l’emploi - Vous pouvez compter sur les membres du Gouvernement, autour du Premier ministre et derrière le Président de la République, pour être à l’écoute de tous les Français.
Quelques chiffres : 320 000 emplois créés en 2007, 327 000 créations d’entreprises, cela est sans précédent depuis 2000. Le chômage, à 7,5 %, a atteint son taux le plus bas depuis 1983. Le nombre de érémistes a baissé de 8 %, tandis que le salaire moyen augmentait de 3,8 % et le pouvoir d’achat de 1,5 point (Exclamations sur les bancs du groupe SRC).
Certes, c’est encore insuffisant et nous devons faire mieux. Je sais pouvoir compter sur mes collègues du Gouvernement et sur la majorité pour améliorer encore ces performances, notamment lors du débat sur la modernisation de l’économie (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP et du groupe NC).