Au sujet de l’industrie nucléaire, une question d’André Chassaigne, député du Puy-de-Dôme, à Monsieur Eric Besson, Ministre chargé de l’industrie, de l’énergie et de l’économie numérique.
L’industrie nucléaire fait appel à un nombre croissant de prestataires de service pour effectuer des opérations de maintenance, aussi cruciales que dangereuses, en un temps toujours plus réduit, sous une pression toujours plus forte, avec un personnel à la formation souvent insuffisante. Ils seraient ainsi 20 000, dont 17 % d’intérimaire et de CDD sur lesquels se reporte désormais la responsabilité des dysfonctionnements, EDF se déchargeant sur eux par le jeu de la sous-traitance.
Ces travailleurs d’entreprise extérieures reçoivent et cumulent des petites doses de radiations non mesurées, souvent sans avoir la conscience des risques encourus, et sans bénéficier du suivi médical spécifique des salariés d’EDF. Ils ne sont donc pas comptabilisés dans les études épidémiologiques sur les conséquences de l’exposition aux radiations. La surmortalité par cancer reste ainsi difficile à prouver. Pourtant, chaque année, l’Autorité de sûreté nucléaire recense sur le parc nucléaire plusieurs centaines d’incidents, dont certains s’accompagnent de rejets radioactifs dans l’environnement.
Ainsi, les travailleurs sous-traitants de l’industrie nucléaire, garants de notre sûreté, subissent la double pression d’un métier à risque et d’une hiérarchie qui occulte les problèmes de santé et de sûreté.
André Chassaigne sollicite de Monsieur le Ministre son appréciation sur cette situation et lui demande quelles mesures il prévoit pour faire cesser cette situation, notamment par la création d’un statut des salariés du nucléaire, l’abaissement de la dose maximale d’exposition et la réappropriation publique de l’ensemble de la filière nucléaire.