Monsieur,
J’ai bien reçu votre courrier, m’informant de la décision brutale de La Poste de retirer à ses retraités le bénéfice d’avantages en nature comme la gratuité de la carte bleue et la gratuité de l’abonnement téléphonique pour le poste fixe.
Je suis évidemment révolté par cette décision. Il est scandaleux de baisser ainsi, de façon unilatérale, la pension des retraités de plus de 200€ par an ! Le pouvoir d’achat des retraités, déjà mis à mal par les réformes successives des retraites, devrait pouvoir être garanti.
Le bénéfice de ces avantages en nature faisait partie intégrante de votre pension. Aussi, il est insupportable de constater que des personnes s’autorisent à en diminuer unilatéralement le montant.
L’argument avancé par la Poste pour justifier cette mesure (l’adoption de nouvelles normes comptables internationales) pourrait peut-être légitimer la suppression de ces avantages en nature, mais en aucun cas l’absence de compensation d’un montant équivalent pour les retraités de La Poste.
Cette décision s’inscrit évidemment dans le processus de privatisation rampante de La Poste, qui s’accélère aujourd’hui sous les coups de boutoir répétés de la Commission européenne. Leur Europe est celle des marchés financiers, pas des services publics et de leurs salariés.
J’étais personnellement intervenu, lors des débats à l’Assemblée nationale sur la Poste, pour dénoncer les conséquences de l’ouverture des marchés à la concurrence sur le service public et les conditions de travail des salariés de la Poste.
De plus, je joins à ce courrier la question écrite que je viens de poser au Ministre de l’industrie sur le problème que vous m’avez soumis. Je vous joins aussi le contenu de mes interventions à l’Assemblée sur la Poste.
Je vous prie d’agréer, Monsieur, l’expression de mes cordiales salutations.
André Chassaigne