06-11-2007

Vaccination - Cancer de l’uterus

André Chassaigne attire l’attention de Madame la Ministre de la Santé sur le lancement, par le laboratoire Sanofi Pasteur MSD, d’un vaccin, le « Gardasil », très prometteur contre certains papillomavirus humains, responsables des cancers du col de l’utérus.

D’ores et déjà, l’efficacité de ce vaccin à 2 ans est acquise à 95% vis-à-vis des lésions précancéreuses du col de l’utérus qui est, en France, le 8e cancer chez la femme. Par ailleurs, de récentes études viennent de démontrer l’efficacité de ce vaccin contre les lésions précancéreuses de la vulve et du vagin.

Sachant que l’infection s’acquiert le plus souvent au début de la vie sexuelle et que 3% des jeunes filles ont leur premier rapport sexuel avant l’âge de 15 ans, le Comité Technique des Vaccinations et le Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France, soucieux d’une prévention maximale contre le cancer du col de l’utérus, recommandent, dans un avis commun en date du 9 mars 2007, la vaccination des jeunes filles de 14 ans afin de les protéger avant qu’elles ne soient exposées au risque de l’infection.

Ils recommandent également que le vaccin soit proposé aux jeunes filles et jeunes femmes de 15 à 23 ans n’ayant pas encore eu de rapports sexuels ainsi que l’élargissement des dispositifs actuels pour permettre une prise en charge des adolescentes qui souhaitent être vaccinées sans avis parental. Cette dernière recommandation se justifiant particulièrement au vu du coût induit par un tel vaccin qui s’élève à 330 euros pour les 3 doses nécessaires.

En conséquence, André Chassaigne souhaite connaître l’appréciation de Madame la Ministre sur l’ensemble des recommandations du Comité Technique des Vaccinations, et plus particulièrement en ce qui concerne la prise en charge des adolescentes.

Réponse du ministre du 25/03/08

Une vaccination contre le cancer du col de l’utérus a été mise au point et un vaccin est disponible en France depuis novembre 2006. Cette vaccination est efficace à plus de 95 % contre les deux génotypes oncogènes (16 et 18) les plus fréquents des papillomavirus humains (HPV) mais ceux-ci ne sont à l’origine que de 70 % des cancers du col de l’utérus.

Il reste donc indispensable que les femmes à partir de vingt-cinq ans continuent à bénéficier du dépistage de ce cancer par frottis cervico-utérin. Selon les recommandations du Conseil supérieur d’hygiène publique de France, cette vaccination s’adresse aux jeunes filles de 14 ans.

Un rattrapage a aussi été recommandé pour les jeunes filles et jeunes femmes de 15 à 23 ans sous certaines conditions (absence de rapport sexuel ou au plus tard dans l’année suivant le premier rapport sexuel). Depuis le 11 juillet 2007, cette vaccination est prise en charge à 65 % par l’assurance maladie. Depuis la mise sur le marché, plus de 435 000 doses de vaccins ont été délivrées.

Le remboursement du vaccin a permis une augmentation du nombre de doses délivrées (26 500 doses par semaine actuellement). La vaccination complète comporte trois doses et coûte 405 euros, dont 140 euros restent à la charge des patients (part complémentaire pouvant être remboursée par les mutuelles).

Actuellement, seuls certains actes médicaux, dont le cadre précis est inscrit dans le code de la santé publique, peuvent être réalisés chez des mineurs sans avis parental ; ils ne comprennent pas les vaccinations. Par ailleurs, en l’absence de couverture sociale personnelle, les jeunes filles mineures ne peuvent pas faire face au coût de cette vaccination.

Il convient effectivement de permettre à ces jeunes filles mineures d’accéder à cette vaccination sans le consentement de leurs parents. Le ministère chargé de la santé réfléchit à la création d’un dispositif ad hoc permettant de résoudre cette difficulté.

Pour en savoir plus : Eric

P.-S.

Question n° 10399 publiée au JO du 13/11/07
Réponse publiée le 25/03/08

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