14-01-2003

Voeux pour 2003

Je présente, avec mon suppléant Claude Nowotny et notre équipe parlementaire, nos vœux les plus chaleureux pour 2003 à la population de notre département, et plus particulièrement celle des arrondissements de Thiers et Ambert : que l’année nouvelle apporte à chacun toutes les satisfactions et la qualité de vie qui font le bonheur du quotidien.
Je m’attacherai dans cette expression de début d’année à exprimer quelques souhaits et orientations liés au mandat que m’ont confié les électeurs en juin dernier.
Un message tout d’abord à l’adresse des habitants de la circonscription de Thiers-Ambert auquel le député se doit tout naturellement de rendre des comptes : nos rencontres sur le terrain, comme les échanges que nous avons dans nos permanences ou les courriers reçus, font apparaître une forte demande d’intervention du député et de son équipe, mais aussi une prise de conscience grandissante que les préoccupations et les actions des uns et des autres, particuliers ou groupes, doivent être suivies d’une démarche collective.
L’avenir de nos services publics, EDF, éducation, santé…, le maintien et développement de l’économie locale dans notre circonscription exigent des réponses que nous devons construire ensemble.
Ainsi, mon premier souhait ira-t-il dans ce sens pour que s’affirme très fortement en 2003 une relation d’un type nouveau entre le citoyen et ses élus, à l’encontre d’une culture de délégation de pouvoir qui bloque l’expression de la citoyenneté : bien au contraire, mettons tout en œuvre ensemble pour élaborer des réponses collectives aux questions qui se posent, notamment dans le domaine d’une meilleure qualité de vie pour chacun et celui qui concerne les enjeux de développement de notre territoire.
Aussi, j’exprime le vœu que nous réussissions dans notre entreprise d’associer le plus largement les citoyens à la réflexion comme aux actions à mettre en mouvement, et plus spécifiquement en ce qui concerne le travail partagé sur les questions ou projets de loi que le député doit porter ou sur lesquels il doit s’exprimer à l’Assemblée Nationale. Cette conception ouverte, puissant dans le terroir les idées, les savoir-faire, les propositions, doit permettre de mettre en œuvre de façon nouvelle l’exercice du mandat de député qui ne doit en aucun cas s’enfermer dans l’exercice solitaire de sa fonction : c’est un des enjeux du développement de la démocratie mais aussi un gage d’efficacité et de respect des engagements pris auprès des citoyens.
Mon second souhait est que se développe durant cette année 2003 une prise de conscience de la réalité du contexte national, européen et mondial qui suscite de profondes inquiétudes et appelle des ripostes de grande ampleur.
Menaces sur les retraites, attaques frontales contre les services publics, multiplication des plans de licenciement alors que les droits des salariés de s’y opposer sont gravement affaiblis, offensive sécuritaire portant atteinte aux libertés.. le gouvernement actuel développe une offensive de grande envergure visant l’adaptation à marche forcée de notre pays aux nouvelles exigences du capitalisme mondialisé. La mobilisation s’impose donc, associant la force de la résistance et la crédibilité de propositions alternatives.
Dans le même temps, s’ajoutant au calvaire insoutenable imposé par le gouvernement Sharon au peuple palestinien et à la violence terroriste que cette tragédie alimente, le spectre d’une guerre contre l’Irak, à forte odeur de pétrole et aux conséquences incalculables, hante les esprits. Sur ce terrain aussi une mobilisation sans précédent s’impose et j’appelle les citoyens à participer massivement aux actions et manifestations organisées pour le maintien de la Paix. Là encore, la force de la riposte se nourrira de la conscience des enjeux de civilisation que le capitalisme en crise met aujourd’hui à l’ordre du jour.
Plus généralement, en effet, les enjeux multiples de la mondialisation libérale doivent marquer nos consciences. De grandes questions se posent pour l’avenir de notre monde :

  • Promotion ou gâchis des capacités humaines à l’heure de la révolution technologique de l’information et de la communication.
  • Préservation vigilante ou détérioration irrémédiable du milieu naturel et de sa biodiversité.
  • Respect, dialogue et métissage ou « choc des civilisations » ?
  • Acceptation de la domination américaine ou exigence de rapports multilatéraux respectueux des états du monde.
  • Fatalisme devant l’apartheid planétaire entre riches et pauvres devant les inégalités et les ségrégations, ou combat effectif pour changer structurellement le monde ?
    Et face à ces enjeux : quel rôle pour l’Union européenne, alors qu’elle élargit le nombre de ses membres et réfléchit à son avenir ? Quel rôle pour les citoyennes et les citoyens, en France, à l’échelle de l’Europe et sur le plan mondial ?
    Mon vœu le plus cher est que ces questions ne se limitent pas aux professions de foi des parlementaires en début d’année mais deviennent vraiment des questions dominantes pour des réponses collectives afin que chacun puisse se réclamer de cette belle phrase du philosophe romain Sénèque : « Ce qu’il me faut demander, c’est de gouverner ma vie et non d’être tout du long un simple passager ».

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