André CHASSAIGNE est entré en politique il y a un peu plus de trente ans. Adjoint au maire de Saint-Amant-Roche-Savine (63) en 1977, et maire de cette petite commune du Livradois-Forez depuis 1983, André CHASSAIGNE est conseiller général du Puy-de-Dôme de 1979 à 1984, et député de ce même département depuis 2002.
Parmi ses nombreuses fonctions et mandats à l’Assemblée Nationale, André CHASSAIGNE est membre des groupe d’études sur l’agroalimentaire et la filière agricole, les appellations d’origine, la chasse, la montagne, la ruralité, la viticulture , président du groupe d’études sur la coutellerie et les arts de la table, et vice-président du groupe d’études sur la contrefaçon.. Ou encore président du groupe d’amitié Mozambique, vice-président des groupes d’amitié avec : - Algérie - Egypte - Pologne - Roumanie - Slovaquie – Turquie. Entres autres.
Il est également l’auteur d’un amendement adopté en 2008 permettant de restreindre la culture d’OGM notamment dans les régions de culture d’AOC.
Président de l’Association Nationale des élus communistes et républicains (ANECR), c’est sous l’étiquette Gauche démocrate et républicaine qu’il siège actuellement à l’Assemblée Nationale.
(photo Arverne - Tribune)
Interview
Arverne Tribune : Andé Chassaigne bonjour. D’où vous vient votre engagement en politique, engagement résolument orienté à gauche ?
André CHASSAIGNE : De mon origine sociale. Je suis fils d’ouvrier Michelin et nous étions 5 enfants. Très jeune j’ai eu une prise de conscience politique. Quand mon père rentrait avec sa musette, mes frères se précipitaient pour prendre le journal et découvrir les résultats sportifs. Moi, dans la musette, je cherchais les tracts politiques et syndicaux. A 16 ans j’ai adhéré aux Jeunesses Communistes.
AT : Trente ans après, la foi est elle toujours intacte ?
AC : Oui. Je pense que le mot Communiste a toujours sa valeur à condition de parvenir à convaincre que celui du 21e siècle n’a rien à voir avec les résultats catastrophiques que l’on a connu au 20e dans les pays de l’est.
AT : Réélu député en 2007 avec près de 66% des suffrages exprimés face à la candidate UMP. Comment expliquez vous ce score élevé, à contre-pied de la tendance nationale ?
AC : Sans aucun doute le résultat d’un travail de terrain et une nouvelle façon d’exercer un mandat parlementaire. Le Député ne doit pas être un notable mais travailler avec les habitants de sa circonscription. Sans a priori. Quelle que soit la sensibilité de ses concitoyens. Règle de base : associer largement aux réflexions et aux actions. La politique doit concerner tout le monde.
AT : Entre le PS qui se cherche une voie, et la LCR qui a trouvé la sienne, existe-t-il encore une place pour le Parti Communiste ?
AC : Je l’espère. Encore faut il se la construire. Il s’agit de faire comprendre que notre Parti ne peut pas seulement avoir une fonction tribunitienne en psalmodiant que la révolution est pour demain. Il ne peut pas non plus se limiter à une fonction de gestion institutionnelle et gouvernementale sous prétexte qu’il faut mettre les mains dans le cambouis. Je crois que la voie à trouver est de tenir les deux bouts : être utile tout en posant les questions de fond sur la nécessité de transformer la société.
AT : La rentrée sociale promet d’être tendue. Quelle est votre vision des réformes mises en œuvre par le Gouvernement ?
AC : Le Gouvernement a fait un choix qui dirige toute sa politique : servir les intérêts des privilégiés. Cela a été son premier texte de loi en juillet 2007. Le paquet fiscal. Servir les plus riches. Cette loi a permis par exemple aux 1 000 Français les plus riches de toucher une ristourne sur leur impôt de 250 millions d’euros. Toutes les autres mesures qui se disent en faveur des plus modestes sont du blabla ! Le choix aurait dû être fait d’augmenter le pouvoir d’achat en augmentant les salaires et les minimas sociaux. Je suis effaré par la situation actuelle de nombreuses familles qui n’en peuvent plus. La marmite est en train de bouillir. Je suis persuadé que le couvercle sautera sous peu avec des mouvements sociaux d’une grande ampleur. Encore faudrait il que, dans ce contexte, la Gauche soit capable de proposer une politique alternative.
AT : Quels sont les projets qui vous tiennent le plus à cœur ?
AC : Donner aux habitants de ce pays de quoi vivre correctement, travailler, se nourrir, se loger, étudier, se cultiver…et qu’ils aient de réels moments de bonheur.