Le 16 février 2009
Monsieur Jean VERLUCCO
Inspecteur d’académie, directeur des services
départementaux de l’Education nationale
Cité Administrative
2, rue Pélissier
63034 CLERMONT-FERRAND CEDEX 1
Objet : suppression de poste
Monsieur l’Inspecteur d’Académie,
Le Comité Syndical du SIVOM d’Ambert, auquel j’assistais, a été informé le 12 février 2009 de votre projet, présenté en CDEN, de retirer le demi-poste de professeur des écoles mis à disposition de sa section « aide à la scolarité ».
Cette suppression a déclanché l’incompréhension et la colère des délégués des communes.
INCOMPREHENSION au regard de l’importance d’un service qui permet à nos petites écoles rurales de bénéficier par mutualisation d’un matériel pédagogique varié et d’une grande utilité, financé par les collectivités locales, permettant un enseignement de qualité, avec une péréquation des conditions offertes aux élèves dans chacune des 40 écoles concernées.
Vous savez pourtant que les 354 références de matériel pédagogique se déclinent en cours d’éducation physique, d’arts plastiques, de sciences, d’informatique, de lecture… et que ce ne sont pas seulement des « objets », mais aussi l’apport pédagogique de l’enseignant coordonnateur.
COLERE au regard du mépris affiché pour les 2 178 élèves de notre secteur rural : évacuer toute dimension pédagogique à la mise à disposition du matériel en occultant le rôle déterminant de l’enseignant pour apprécier la demande marque une terrible régression du discours des responsables de la communauté éducative de notre département. Quelle dévalorisation brutale après les articles de presse élogieux qui avaient accompagné la création et le développement de cette section d’aide à la scolarité ! Quel désaveu pour l’Inspecteur de l’Education Nationale qui en avait été l’initiateur !
Vous osez aussi proposer que cet emploi d’enseignant supprimé soit compensé par l’embauche d’une personne non formée et en « contrat aidé ». Et vous demandez bien évidemment aux collectivités locales de financer cet emploi ! Non seulement vous réduisez la mission à une tâche de magasinier … mais scandaleusement vous en transférez la charge.
Je souhaite vous rappeler enfin qu’à l’issue de la manifestation de défense des services publics du 25 octobre 2008, M. le Préfet s’était engagé à ce que les services de l’Etat soient très attentifs aux situations particulières de notre arrondissement. Cet engagement s’est depuis concrétisé avec la garantie qu’un sous-préfet serait maintenu à Ambert, avec le maintien de la 4e classe de seconde du lycée d’Ambert, menacée de fermeture… et par la non concrétisation, à ce jour, de mesures annoncées dans le cadre de la Révision Générale des Politiques Publiques. Par votre choix, vous faites la démonstration inverse, comme si la parole de l’Etat ne valait que pour celui qui la formule.
Bien évidemment, la population sera informée de ce nouveau coup porté à un service public de notre territoire : s’il en était besoin, nous avons là une raison complémentaire de développer à nouveau des actions lourdes contre la politique que vous êtes certes contraint de mettre en œuvre, mais que vous appliquez, en ce qui vous concerne, avec un zèle exemplaire à l’encontre des milieux les plus fragilisés. Vous aviez déjà manifesté un empressement similaire à la rentrée 2008 en obtenant la fermeture de l’école de Fayet-Ronaye par la suppression d’un poste sur le RPI de St-Germain-L’Herm – Fayet-Ronaye.
Il est décidément temps que les campagnes de France deviennent une grande cause nationale !
Je vous prie de croire, Monsieur l’Inspecteur d’Académie, en l’expression de mes sentiments les meilleurs.
André CHASSAIGNE
Réponse de l’Inspecteur d’Académie du 27 avril 09 :
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