Interview à paraître dans l’Humanité (source : ANECR - www.elunet.org)
"Avant les rencontres nationales de Dijon, les 3 et 4 octobre de l’Anecr, l’Humanité donne la parole à André Chassaigne et Jean-Jacques Paris, respectivement président et secrétaire général de l’association.
Interrogé sur le « mille-feuille territorial », André Chassaigne souligne la démagogie gouvernementale et faire remarquer qu’au niveau communal, il y a seulement 10% d’actions qui bénéficient de financements croisés. Pour lui, les questions à se poser doivent concerner les attentes des citoyens et les pouvoirs démocratiques à leur donner.
Jean-Jacques Paris dénonce la logique du gouvernement qui vise à réduire l’intervention publique pour ouvrir de nouveaux espaces au marché. Pour le gouvernement, les élus sont devenus des « empêcheurs de tourner en rond ».
Concernant la suppression de la compétence générale pour les régions et les départements, André Chassaigne constate que la vocation d’une collectivité est de porter des politiques publiques à partir de choix et de priorités pour répondre aux besoins des citoyens, ce qui induit, de fait, une liberté d’élaboration et de mise en œuvre de ces politiques. Ce qui ne sera plus le cas avec cette suppression.
Jean-Jacques Paris intervient sur les métropoles et remarque que la création de collectivités de plein droit anéantira le rôle des communes composant ces métropoles. Pour le secrétaire général de l’Anecr, il s’agit d’accélérer la concurrence entre les territoires pour en faire des mieux de production maximale de valeur ajoutée. Il souligne le rôle croissant des préfets de région qui décideront du périmètre de la métropole, de l’achèvement de l’intercommunalité et des fusions entres collectivités. C’est la fin de la coopération volontaire des territoires et une remise en cause du principe républicain d’égalité entre les citoyens et les territoires.
André Chassaigne dresse un parallèle entre la réforme territoriale et la réforme de l’Etat en mettant en avant la volonté gouvernementale de tout marchandiser, dans un libéralisme touchant tous les domaines de la société.
Sur les rencontres de Dijon, le président de l’Anecr, annonce que le moment est venu de mettre en commun les expériences de luttes pour s’attaquer à la cohérence d’ensemble des projets gouvernementaux.
Plusieurs terrains d’initiatives ont été retenus :
- l’emploi
- les services publics
- la réforme des collectivités
L’Anecr souhaite interpeller et rencontrer les syndicats, les citoyens, les élus afin d’impulser des rassemblements et des fronts, en s’adressant aux autres associations d’élus progressistes et en les élargissant à tous les élus républicains et citoyens qui veulent s’y associer."
Voir :
- article paru dans l’Humanité (23 sept. 09)