23-04-2009

Développ. durable et entreprise

Délégation à l’aménagement et au développement durable du territoire

Mercredi 25 mars 2009 - 18h

Développement durable et création de valeurs pour l’entreprise : rencontre entre parlementaires et directeurs du développement durable d’entreprises membres du C3D (collège des directeurs du développement durable engagés).

(…)

Mme Sylvianne Villaudière, directrice fondatrice du cabinet Alliantis. Notre Collège est composé de membres associés, qui interviennent en tant qu’experts, et d’adhérents, qui assument des responsabilités au sein de leur entreprise. Permettez-moi de vous présenter les personnes qui participent à cette réunion

(…) (voir la liste sur le site de l’AN)

Chacun d’entre eux va vous indiquer ce que représente le développement durable au sein de son entreprise et quelles sont ses perspectives de croissance.

(…)

M. le président Christian Jacob. À leur tour, les parlementaires souhaitent se présenter devant vous.

(…)

M. André Chassaigne. Député du Puy-de-Dôme, je suis membre du groupe de la gauche démocrate et républicaine.

Ce groupe est composé de députés communistes – dont je fais partie – de députés Verts, de deux députés du parti de gauche et de deux députés ultramarins. Également membre de la Commission des affaires économiques, j’interviens régulièrement sur les textes relatifs aux questions environnementales.

Je suis moi aussi un « soutier », car, comme de nombreux députés, j’étudie les textes de loi et j’essaie de faire mon travail, en respectant certaines convictions, mais dans un esprit d’ouverture. Je me réjouis de l’échange que nous allons avoir, car il va enrichir nos réflexions.

(…)

M. André Chassaigne. J’ai trouvé les différentes interventions intéressantes et enrichissantes. La vocation des entreprises est de produire, de répondre aux attentes des clients, et de faire des profits.

Les personnes que nous avons entendues sont elles-mêmes partagées entre la volonté de préserver l’avenir de la planète et de contribuer au développement durable, et la nécessité de générer des bénéfices.

Mais comment réaliser un équilibre entre la création de valeur ajoutée qui s’apprécie à court terme, et le devenir de la planète, qui conditionne d’ailleurs le devenir de l’entreprise, et qui s’apprécie sur le long terme ?

En tant que parlementaires, comment pouvons-nous, par nos interventions, faire avancer les choses ? L’un de vous a parlé du mobilier, ce qui nous renvoyait à l’article 41 du Grenelle de l’environnement, relatif à la politique à mener en matière de déchets. S’il est bon de connaître la traçabilité d’un produit, il est tout aussi nécessaire de se préoccuper de ce qu’il deviendra à terme. Il faut avoir une vision globale et envisager la totalité de son parcours, notamment en établissant un bilan carbone. Je remarque qu’il est possible de procéder à des ajustements en agissant au niveau réglementaire, sans pour autant mettre en danger les entreprises existantes.

(…) (autres interventions et échanges)

M. André Chassaigne. Les grandes entreprises ont les moyens – en ingénierie, recherche développement, etc. – d’aborder les problèmes de développement durable. Je ne doute pas qu’elles aient une réflexion très avancée en la matière, d’autant plus qu’il y va de leur intérêt économique.

Mais les PME ne sont pas dans la même situation. Les sous-traitants, notamment, sont soumis à des contraintes très fortes de leurs donneurs d’ordre, en particulier en termes de prix. S’ils n’entrent pas dans le cadre qu’on leur impose, on les menace de s’adresser ailleurs. Il ne faudrait pas, en plus, leur faire porter la responsabilité environnementale.

Or, de par la loi, c’est celui qui se trouve en bout de course qui porte la responsabilité de la pollution : celle-ci ne met pas en cause les maisons mères. Une pleine transparence s’impose donc.

Une plus grande citoyenneté est également nécessaire. Êtes-vous prêts à aller plus loin et à faire en sorte que les salariés de vos entreprises aient leur mot à dire ? À moins que vous ne préfériez que les associations environnementales viennent s’exprimer dans les comités d’entreprise ? Il n’est pas possible de se limiter à l’intervention de gens qui sortent des grandes écoles et qui travaillent dans les bureaux d’études.

Enfin, pour traiter les problèmes de développement durable, certains process doivent évoluer. Je peux vous donner l’exemple d’une cartonnerie qui était à l’origine d’une pollution très importante. Grâce à l’intervention de la DRIRE et au prix d’un travail collectif, cette pollution a été limitée au maximum.

Mais cela suppose que l’État intervienne, notamment auprès des PME, qu’il s’en donne les moyens et évite de supprimer des postes dans les DRIRE ou dans les DIREM.

(…) (suite et fin des interventions)

Voir aussi :

Pour en savoir plus : Site de l’AN - CR Del. Amen. Dev. Dur.

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